Kernic est un voile-aviron collectif, c’est-à-dire dimensionné pour un équipage de 5 à 6 personnes. Il a trois bancs de nage permettant de nager à 4 (deux rameurs sur le banc milieu). Le plan de ce bateau m’a été demandé par Tony O’Connor, mon partenaire en Australie (près de Perth), pour des scouts marins et des cadets de la marine Australienne. Les trois premiers bateaux construits étaient purement aviron, tandis que le quatrième, lancé en avril 2017, est gréé. J’étais d’autant plus motivé pour concevoir ce bateau qu’il répond à un besoin réel en France et probablement dans d’autres pays. Son programme est quasi identique à celui des Yoles de Ness, dont un bon nombre d’unités ont été construites en France à partir d’un kit, mais qui n’est plus proposé depuis déjà pas mal d’années. Voici ce que m’en dit Tony après les premiers essais du bateau avec 12 noeuds de vent : « Il est vraiment rapide sous voile, la barre répond bien et sans effort. Je pense que ce serait aussi un bateau de raid idéal. Je l’ai aussi essayé seul à l’aviron et il marche réellement bien aussi. »
Kernic a été conçu pour être aussi simple que possible à construire à partir d’un kit de contreplaqué en découpe numérique. Par exemple les crémaillères pour les barres de pieds sont en 3 plis de contreplaqué qu’il suffit de coller, et viennent se placer dans des mortaises déjà découpées dans le bordé. Il y a donc aucun ajustement à faire, aucune cote à reporter. Les avirons eux-mêmes ont des pelles cambrées en plusieurs plis de contreplaqué, très facile à réaliser.
Le bateau est particulièrement léger (190 kg pour la coque seule, 240 kg gréé, 270 kg complètement armé avec avirons, mouillage…) et assez court, avec son étrave verticale et son tableau peu incliné, de façon à trouver plus facilement un abri et pouvoir être porté par l’équipage. Cela contribue aussi à sa bonne marche à l’aviron, favorisée par une largeur flottaison modérée. Le tableau est assez large pour que l’on puisse y accrocher un moteur hors-bord si nécessaire. Le bateau est bordé à clin, en 9 mm pour les fonds et 6 mm pour les flancs. L’ensemble sole-galbord est en outre stratifié intérieur et extérieur pour mieux résister au raguage lors des mises à l’eau. A l’intérieur, il n’y a pas de plancher et on applique une peinture anti-dérapante. Des caissons étanches sont disposés de façon à faciliter un redressement après chavirage, le bateau étant conforme aux règles de sécurité européennes.
J’ai choisi le gréement de yawl au tiers. Le tape-cul a de nombreux avantages : stabilité de route à l’aviron, surtout contre le vent, mise à la cape, stabilisation du roulis au mouillage… Et puis cela donne une silhouette vraiement attrayante.
Les fichiers de de découpe numériques sont disponibles et validés. Il ne manque qu’un manuel de montage pour les constructeurs amateurs et une traduction en français. Les personnes intéressées par la construction peuvent me contacter pour convenir d’une date de mise à disposition du jeux de plans complet.